En parlant de mon offre de bilan de compétences par les arts expressifs, j’ai pu avoir les retours suivants de certaines personnes: « Qu’est-ce que les arts viennent faire dans un bilan de compétences ? », « Est-ce que l’art ce n’est pas limitant dans ce contexte ? », « L’art, ce n’est pas sérieux », « Les arts expressifs, c’est un peu abstrait ». Ces phrases sont venues me percuter alors je vais tout vous expliquer sur le pourquoi du comment des arts expressifs dans un bilan de compétences. 

Qu’est-ce que les arts viennent faire dans un bilan de compétences ? 

Cette recette illustre tout d’abord mon parcours. J’ai pratiqué différentes formes d’art depuis mon enfance : danse, dessin, écriture et à 18 ans je souhaitais m’engager dans la voie de la danse. Seulement j’ai eu un problème de santé et le chirurgien que j’ai vu à l’époque a tranché : « la danse, c’est fini ! » 

J’ai alors mis de côté toute forme artistique et je me suis lancée dans l’univers des langues, une autre forme d’expression, pour devenir formatrice de français langue étrangère auprès d’adultes d’origine étrangère puis coordinatrice pédagogique et responsable de formation dans le même domaine. Ma créativité s’est exercée dans la conception de supports pédagogiques et la construction d’offres de formation sur mesure, soucieuse de répondre aux besoins des personnes que j’accompagnais. Mon rôle était d’aider des adultes d’origine étrangère à améliorer leurs compétences en langue française tout en m’adaptant aux différentes situations professionnelles rencontrées : insertion professionnelle, recherche d’emploi, évolution professionnelle, et surtout reconversion… J’adorais échanger autour du parcours des personnes et je désirais de plus en plus les accompagner à réaliser leurs projets. 

Pendant le confinement, j’ai effectué le bilan de compétences que je souhaitais m’offrir depuis plusieurs années et j’ai plongé de ma propre initiative dans les outils d’art expressif pour illustrer mon parcours, mes qualités, mes compétences… Cela a été une véritable révélation et a ravivé mon expression artistique. C’est ainsi qu’est né le projet d’accompagner des personnes en bilan de compétences en utilisant des outils créatifs. Puis j’ai fait un burn out et je me suis servi des arts pour rallumer ma flamme intérieure et j’ai pris conscience de mon besoin irrépressible de m’exprimer de cette manière. J’ai entamé un accompagnement avec une art thérapeute puis j’ai rencontré le Life Art Process d'Anna Halprin et j'ai ressenti un écho retentissant avec ma pratique, entre les ponts existants entre la danse, le dessin, l'écriture et la liberté d'expression qui jaillit dans l'instant. 

J’ai eu envie de me lancer dans l’entrepreneuriat afin d’offrir ma vision du bilan de compétences et ma palette d’outils. Je me suis formée au bilan de compétences, au coaching et j’ai suivi un cycle d’entrepreneuses via les arts expressifs pour clarifier mon projet. Enfin j’ai entamé un cursus de 3 ans en Life Art Process pour accompagner par les arts expressifs, dont je poursuis la 2e année aujourd’hui. 

« Est-ce que l’art ce n’est pas limitant dans ce contexte ? »

Je considère que les arts sont des moyens d’expression et en ce sens ils ont leur place partout et pour tous, et ce dans un cadre professionnel également. Quand on est enfant, on nous encourage à danser, dessiner, écrire des poèmes, des histoires et nos « œuvres » sont valorisées par les parents mais aussi l’école. J’ai des souvenirs très forts de joie et de liberté de cette époque-là. À partir du CP, on nous dit qu’il faut être sage, apprendre, étudier, et les arts sont mis de côté, comme s’ils n’étaient plus valables. Ou alors on nous enjoint à atteindre un résultat esthétique et on juge ainsi la valeur de nos expressions artistiques, ce qui a l’effet de bloquer notre créativité. J’ai pu re-goûter à la joie et la liberté de mon enfance lors de mon bilan de compétences puis ma convalescence suite à mon burn out grâce aux arts qui m’ont permis de revisiter mon parcours de manière ludique, de célébrer mes points forts et surtout d’ouvrir le champ des possibles en ravivant l’énergie créatrice, le plaisir et la confiance. 
Dans le bilan de compétences que je propose, il ne s’agit pas de faire du beau ou d’atteindre un résultat esthétique, en tous cas ce n’est pas l’objectif même si au final le rendu peut être perçu comme « beau ». Il s’agit de s’exprimer avec la même joie qu’un enfant sur des thématiques professionnelles, de différentes manières en se laissant librement raconter par les mouvements et ressentis du corps, les formes et couleurs des pastels/feutres ou les tracés des mots puis d’analyser, de verbaliser ce qu’on voit, ressent, imagine. 

Daria Halprin, fondatrice du Tamalpa Institute avec Anna Halprin considère que « lorsque nous nous immergeons dans la création, nous ressentons en nous la sensation passionnée d’être vivant, qui enclenche notre engagement et notre participation totale dans la vie. Nous nous sentons encouragés à prendre des risques, à tenter le tout pour le tout (…). Lorsque nous revenons à la vie de tous les jours et quel que soit le défi que nous identifions, le fait d’avoir été relié à cette force créatrice nous permet de rapporter avec elle de nouvelles perspectives et un nouveau savoir ». Les activités d'expression artistique permettent de ressentir une profonde liberté et une sensation forte d’être vivant, ce qui aide à ouvrir les horizons et les rêves et à envisager ainsi les choses d’une autre manière pour mettre en action la création dans la réalité. En ce sens, les arts ne sont pas limitants dans le cadre d'un bilan de compétences, bien au contraire. Ils permettent de se connecter à sa force créatrice et d'ouvrir le champ des possibles pour mettre en action concrètement un projet professionnel dans la vie réelle.

« L’art, ce n’est pas sérieux »

Pour moi, les arts expressifs permettent de se connecter à sa sensibilité profonde, à ses sensations, ses ressentis, ses pensées et à son imaginaire. Ils permettent donc de se connecter à soi tout entier. Un bilan de compétences classique utilise surtout des activités cérébrées sous forme de tableaux, de tests (à partir desquels on peut exprimer quelques ressentis le cas échéant) qui font beaucoup appel au mental mais les autres dimensions sont laissées de côté. 

 Les activités que je propose permettent de contacter chaque système (physique, émotionnel et imaginaire) de manière égale et surtout en interrelation. C’est donc un bilan de compétences minutieux car il est global et holistique.  

Dans l’imaginaire collectif, on pense que la créativité artistique est libre de toutes règles, process, etc. Or elle s’exprime non seulement dans un cadre donné mais aussi plus le cadre est restreint, plus la créativité peut se développer. 

En tant que formatrice puis responsable de formation, les qualités que mes collègues et responsables mettaient en avant à mon égard étaient la rigueur et la créativité. Pour créer une formation, je posais le cadre : j’identifiais le contexte, les besoins des personnes, l’objectif et je créais des supports pédagogiques adaptés. C’est la même chose pour le bilan de compétences, les arts sont des outils au service de la pédagogie et des besoins de la personne que j’accompagne. La rigueur et la créativité sont pour moi les meilleures alliées. 

Enfin, j’ai beaucoup entendu de remarques sur le côté barbant d’un bilan de compétences. Cela peut arriver quand le cadre est trop rigide. Le bilan de compétences que je propose est à la fois sérieux car c’est sérieux de reprendre sa vie professionnelle en mains, il repose sur la méthode réglementée du bilan de compétences et est certifié Qualiopi au titre de mon intégration à la coopérative d’entrepreneurs Omnicité. Mais il apporte aussi beaucoup de plaisir de par les activités artistiques, de souplesse dans l’individualisation des activités proposées, de concret avec des mises en action et de liberté pour s’exprimer et envisager sereinement son avenir professionnel. 

Les arts expressifs c’est un peu abstrait 

Les arts expressifs que j’utilise regroupent le mouvement dansé, le dessin, le collage et l’écriture qui sont libres de forme, c’est-à-dire qu’ils ne répondent pas à un code précis. Il n’y a pas de chorégraphie, de dessin à reproduire ou de forme textuelle à imiter. De la même manière, il n’y a pas d’apprentissage d’une technique, de jugement de valeur du type « C’est beau » ou « C’est moche », de résultat à atteindre. En ce sens nul besoin de maîtriser ces mediums artistiques. 

Je vous guide à laisser libre cours à votre expression, afin d’identifier ce que le mouvement, le dessin ou l’écriture vous racontent ou disent de vous. Je vous invite par exemple à mettre en mouvement votre situation professionnelle actuelle, à dessiner votre parcours avec des formes, des couleurs, des mots, etc.

Enfin, les arts ça s’exprime, ça se sent, ça se vit, ça se vibre avant tout, c’est pourquoi je vous invite à expérimenter !